決 め – KI ME


Le kimé est souvent désigné comme étant « l’esprit de décision » mais sa véritable signification est « énergie pénétrante ».

Cela correspond à la brève mais intense concentration d’énergie, augmentée d’un influx mental allant dans le même sens au moment du contact avec l’adversaire, que cela soit dans une technique d’attaque (Atemi) ou une technique de défense (Uke wasa).

Le kimé est la manifestation ultime de l’efficacité en Karaté do mais aussi dans les autres arts martiaux d’origine asiatique.

La plupart du temps en Karaté do, le kimé est accompagné d’un kiai, c’est-à-dire l’extériorisation spontanée de cette explosion énergétique. C’est un cri puissant, plus ou moins long, provenant du Hara, celui-ci étant défini comme le centre de l’énergie vitale, situé à 3 cm environ sous le nombril, correspondant au Dan Tian chinois.

Pour qu’un kimé soit vraiment efficace, la période de contraction musculaire doit être extrêmement brève et doit concerner uniquement:

        les muscles des avant-bras afin de protéger le poignet et de mettre la main dans la position de frappe idéale

        la ceinture abdominale afin d’assurer la verticalité de la structure et la solidarisation entre les hanches et le buste

        la charnière intercostale (environ 10 cm sous les aisselles) afin de transmettre l’énergie du Hara vers le bras

        les muscles des membres inférieurs (mollets, quadriceps) afin de favoriser l’enracinement dans le sol

Par contre, durant la période précédant la mise en œuvre du kimé, il faudra veiller à ne surtout pas contracter les épaules et les biceps ceci, afin de ne pas entraver la prise de vitesse nécessaire à la bonne exécution de la technique.


On peut en déduire que le kimé utilise donc autant le mouvement physique que l’énergie générée par le Hara lui-même (le Ki). (L’énergie cinétique accumulée par le mouvement du bassin ayant entraîné et renforcé la vélocité du bras exécutant la technique, vous vous rappelez pour certains la formule mv², pour faire simple la vitesse est plus importante que la masse)

La condition sine qua non d’un kimé efficace, réside dans le fait d’éviter à tout prix toute déperdition d’énergie lors de l’impact sur la cible. Or, cela ne s’obtient que par un enracinement très fort dans le sol, par l’intermédiaire d’une position stable, donnant un appui maximal sur la jambe arrière (lors d’un zen-kutsu dachi ou d’un fudo dachi) ou sur les 2 jambes simultanément (en Kiba-Dachi par exemple).

Dans cette Voie martiale qu’est le Karaté do, plus que la victoire, le but ultime est la maîtrise de l’esprit qui elle-seule permet de dominer le corps. Le kimé en est la parfaite illustration car il ne s’acquière qu’après de longues années d’une pratique martiale assidue.

 

« HITOTSU MAKOTO NO MICHI O MAMORU KOTO »

« Sois toujours loyal »

Gichin Funakoshi Ô Senseï